Et c'est parti pour la saison 2008 qui commence enfin après 82 matchs de formalités / mise en jambe / tests tactiques pour la plupart des équipes.
En effet, outre les Raptors désormais en reconstruction nous retrouvons encore une fois les mêmes équipes avec une hierarchie sensiblement similaire à celle des dernieres années. Un scenario d'upset n'est évidemment pas à exclure mais la question qui occupe les esprits est bien de savoir si oui ou non nous retrouverons les Wolves et les Celtics en finale avec à la clé le 3-peat pour la désormais mythique équipe verte.
Conférence EST :
Indiana PACERS - Washington BULLETSComme d'habitude les Pacers ont fait une bonne saison et comme d'habitude les Bullets ont enchainé les performances en dents de scie.
Les hommes de la capitale se connaissent parfaitement -tradition de leur GM- mais malgré cela ils manquent de constance au point d'alterner le meilleur comme le pire, que ce soit entre les saisons ou entre les matchs. Bibby est toujours à la baguette et cette saison il a le luxe de mener un duo raffraichissant pour la grande ligue composé du géant Yao toujours dominant à son poste et du pistolero nommé Gilbert Arenas qui commence seulement à se faire un nom dans la ligue (24/5/5, candidat MIP).
En face, la tradition est aussi au collectif bâti sur le long terme, ici avec plus d'efficacité. Le talent de The Truth et de Billups masquent le côté bras cassé de l'intégralité du reste de l'effectif. Personne à Washington ne semble capable d'empêcher ce 2 men show. Aussi, la défense des Pacers a franchi un pallier cette saison ce qui rendra d'autant plus difficile pour Washington de créer l'exploit puisque ceux-ci reposent principalement sur leur puissance offensive.
Gilbert Arenas, nouveau cadre de BulletsBoston CELTICS - Toronto RAPTORSIl y a quelques mois encore cette affiche aurait eu des airs de finales, mais cette année la donne a changé.
Les double champions en titre sont encore favoris à leur propre succession mais les Raptors ont entamé un processus de reconstruction qui est encore loin d'être arrivé à son terme. Si Melo (29/6) est monumental cette saison, son rival direct n'est rien d'autre que le MVP en titre Kobe Bryant qui sort lui aussi de la saison de sa vie mais à un niveau tout autre (33/7/6). A ses côtés deux futurs HoF avec Ginobili et Nowitzki, ainsi qu'une flopée de briscards rôles players. Assurement, cet effectif construit pour le titre va provoquer pour la première fois de l'histoire la sortie des Raptors au 1er tour.
Peut être le premier tour le plus confortable toute conférence confondue, mais les afficionados vont se faire un plaisir de regarder ces matchs ne serait-ce que pour voir si dans cette affiche Melo vs le reste du monde, l'ex joueur de Syracuse va poser les premières pierres de sa légende personnelle. Avec un Wade qui a marqué les esprits en PO l'an passé, ne resterait alors d'immaculé que le pauvre Lebron en vacances anticipées depuis sa draft...
Charlotte HORNETS - Chicago BULLSUne belle affiche dont le vainqueur rencontrera donc probablement les Celtics au 2éme tour !
Charlotte veut laver l'affront subi l'an passé (blew a 3-1 lead, sortis au 1er tour) et ils ont toutes les cartes en mains pour le faire. Le manager a osé d'importants changements quitte à mettre en péril les finances de l'équipe, et ils ont été plus que payants. Les Hornets viennent en effet de renverser le record historique de PPG détenus par les Raptors depuis 2004. Avec 110ppg ce véritable run&gun peut faire trembler toutes les défenses. Avec Mighty Mouse à la baguette et les prolifiques Tmac, Stack et Duncan à la finition, l'ont voit mal comment les battre autrement qu'à leur propre au jeu. De plus, les bench Alain Digbeu et Tiaggo Splitter ont montré qu'ils pouvaient eux aussi contribuer. De plus encore, lors des deux dernières semaines, leur collectif a montré une capacité tout à fait impressionnante à executer un style de jeu diamétralement opposé. Un vrai casse tête pour les opposants, donc.
En face, l'équipe des Bulls est toujours aussi complète. L'effectif est construit de manière à pouvoir permettre plusieurs alignements différents, et la marque est équitablement répartie. Un beau collectif donc, mais qui manque peut être d'une puissance de feu pour rivaliser avec celles des Hornets. Leur défense sera la clé et c'est notamment le secteur interieur que l'on attend de voir à l'oeuvre : Forston, McDyess et le jeune Kaman auront fort à faire avec Tim Duncan. Si ce dernier affirme sa domination aperçue lors des dernières semaines, cela pourrait donner quelques sueurs du côté de la direction de Boston !
Milwaukee BUCKS - Atlanta HAWKSLe combat de deux outsiders qui promet d'être très serré !
A Milwaukee, on revient de parmi les morts. Grosse déception des 3 dernières années, les Bucks se sont avérés incapable de faire les PO malgré l'(omni)présence de Shaquille O'Neal, de surcroit plutot bien soutenu par des joueurs tels que Carlos Boozer ou Lamar Odom. Ils pêchent surtout à la mène, inexpliquablement confiée au trop jeune Devin Harris, mais aussi au poste de SG où Ray Allen n'est que l'ombre de lui même. Mal utilisé par le staff désormais remplacé, c'est peut être l'occasion pour lui de renouer avec son glorieux passé pas si éloigné.
Ray Allen et consorts auront en tout cas le champ libre car les Hawks ne sont pas réputés pour leur défense. A vrai dire, personne ne les voyait en PO suite à la retraite anticipée de leur franchise player Bryant Reeves. 46W plus tard, voilà cet effectif de bras cassé (pour le coup, intégralement des bras cassés!) prêt à en découdre. Sur le papier, ils ne sont bons nuls part sans être nuls pour autant. Mais voilà, le collectif est profond, polyvalent, altruiste (24apg pour 95ppg, c'est un très bon ratio -les Hornets sont à 25apg pour 110ppg à titre d'exemple- ), et ils sont coaché par un individu réputé pour sa maitrise des tactiques et rotations peu orthodoxes et efficaces. Une série à suivre et un baptême de feu pour le nouveau venu du côté du Wisconsin !
Troy Murphy, une des stars d'Atlanta !Conference OUEST
Denver NUGGETS - Sacramento KINGSLes vieux contre les jeunes.
Cette équipe des Nuggets demeure elle aussi inchangée depuis des années si bien qu'ils donnent l'impression d'avoir 40ans. Leur trio magique est toujours là : rituellement, Kidd enchaine les triples doubles ; KVH les perles ; et Brand les bastos. Cette année, ils peuvent compter sur un renfort de choix en la personne de l'ex Raptor Donyell Marshall qui affiche un joli double double de moyenne tout en offrant une possibilité tactique supplémentaire. Avec 57W, ils présentent tout simplement le 3éme meilleur bilan de la ligue.
Face à ce trio historique, nous avons une équipe historique : les Kings. Historiquement médiocres, c'est seulement leur 4éme participation aux playoffs en 16 longues années. De longues années de disette, de mauvais choix, d'immobilisme malgré le marasme ambiant, bref une des pires équipes de l'histoire Abn. Il y a quelques années, la direction a changé et c'est patiemment, mais sans immobilisme pour autant, que Dravride construit cette équipe de jeune. Il reste encore beaucoup de choses à revoir, beaucoup de mouvements à faire, mais petit à petit cette équipe prend forme. Récompense de ce travail magnanime : une 8éme place acquise au détriment de franchises telles que les Lakers ou les Blazers ! Gooden et Granger futur star de la ligue, sont les chefs de file de cette très jeune équipe. S'ils auront du mal à surprendre les 1er de l'Ouest, ça n'en restera pas moins une experience importante pour ce groupe, une première étape vers un meilleur futur.
Los Angeles CLIPPERS - Phoenix SUNSSelon moi le 1er tour le plus à même d'accoucher d'un upset.
Les Clippers viennent de réaliser une belle saison. L'on se souviendra qu'ils étaient encore en reconstruction l'an passé. Ils ont pris le risque de céder un de leur futur cadre (Aldridge) contre un "vieux" (Jermaine O'Neal), puis de dealer ce dernier afin d'étoffer leur effectif. Pari risqué, pari gagné. Leur trio d'interieur est l'un des plus prolifique de la ligue. Absents en défenses et médiocres aux rebonds, ce sont par contre des scoreurs naturels. Nene, Al Jefferson et Eddy Curry (voire même Scola) détruisent les cercles adverses, provoquent floppée de fautes, assurent du scoring chaque soir à un bon %. A l'aile, et c'est surtout lui qui a permi aux Clippers de changer de statut, ils sont menés par le maestro Chris Paul. Pour sa 3éme année dans la ligue il s'affirme deja comme un des meilleurs meneurs. L'équipe présente hélas une grosse faille au poste de SF (ou SG c'est selon ), poste sur lequel leur adversaire du jour disposent de leur leaders offensifs...
Les Suns sont en effet parvenus à recruter Vince Carter, Andrei Kirilenko et Tyson Chandler en l'espace de quelques heures en cette fin de saison. La machine est relancée alors qu'elle paraissait en bout de souffle, comme il est de coutume à phoenix. Avec Francis et Carter, voire même Jason Terry, les Suns disposent d'une force de frappe offensive capable de mettre à mal les ailiers angelinos. Avec Chandler et surtout Kirilenko le nouveau DPOY transfuge des Celtics, ils ont également de quoi freiner le trio d'interieur adverse. Bref une vraie série de haut niveau s'annonce, qui plus est entourée de mystère compte tenu de la récence de l'équipe des Suns et de la jeunesse et donc imprévisibilité des Clippers.
http://a398.idata.over-blog.com/4/92/49/22/TOP-EUROLEAGUE-3/130103110756-chris-paul-clippers-single-image-cut.jpgChris Paul, futur All-StarHouston ROCKETS - Minnesota TIMBERWOLVESSérie toute aussi indécise que la précédente, mais surtout série d'un niveau au dessus de toutes les autres, toute conférence confondue !
En effet, Rockets et Wolves sont les deux derniers finalistes en date. Mieux encore, cette affiche était celle de la demie finale de conférence de l'an passé ( qui était la vraie finale de conférence, au passage ).
Wolves et Rockets font donc partie tout deux des "anciens", c'est à dire de ces équipes qui tiennent la même haute place hierarchique depuis quelques années dèjà.
Toujours le même effectif chez les Rockets donc, et toujours les mêmes forces et faiblesses. Un starting five de très haut niveau, un banc très limité même s'il y a eu des ajouts interessants lors de la dernière intersaison, et des performances en SR inégales.
En face, les Wolves ont eux aussi conservé le même effectif mais ont inexpliquablement perdu leur 1ere place. Ils disposent cependant d'un effectif plus profond que celui des Rockets, avec des possibilités tactiques plus nombreuses, mais cette année la mécanique semble moins rôdée.
Compte tenue de la qualité intrinséque et de l'historique des deux équipes, nous ne pouvons pas imaginer une simple série de spot 3 vs spot 6. Les Wolves ne se laisseront pas sortir au 1er tour et les Rockets se sortiront de leur mauvaise dynamique de fin de saison. Mais il n'y aura qu'un seul vainqueur à la sortie et on est bien incapable de prédire lequel...
Seattle SUPERSONICS - Memphis GrizzliesLa dernière fois que Penny Hardaway a affronté son ancienne équipe au 1er tour des PO, il les a sorti séchement ( Detroit 4 - 1 Hornets, souvenez vous). Cette douce ironie se réiterera cette année dans tout les cas puisque Memphis dispose en Jason Richardson et Tayshaun Prince deux anciens Sonics acquis il y a quelques semaines ; et Penny Hardaway l'ancien Grizz porte donc le maillot vert et jaune de Seattle.
Cependant, les Sonics ne semblent pas être sortis grandis de ce deal. Certes, Hugues étonne à la mène, Garnett est toujours aussi monstrueux, et l'incongrue Kwame Brown est un des meilleurs 6éme homme du pays. Mais malgré tout, on attendait mieux de cette équipe qui avait en début de saison tout les assets nécéssaires pour construire une véritable machine de guerre. Or, avec Hakim Warrick titulaire SF à l'heure de la domination totale par des stars évoluant sur ce poste, l'on ne peut qu'être perplexe.
Cependant, Kevin Garnett a montré qu'il pouvait gagner seul et surtout, Memphis n'est pas non plus une machine de guerre. Jason Williams est un véritable magicien mais il n'arrive pas pour autant à transformer les Ilgauskas, Randolph et Tim Thomas en autre chose que ce qu'ils sont : des joueurs softs avec peu de zêle et beaucoup de fautes. Memphis est une bonne équipe, assez complète et sans réelle faille majeur, mais ils ne font peur à personne tant il leur manque ce petit plus qui fait pencher la balance. Comme un Kevin Garnett par exemple.
Kevin Garnett va-t-il enfin dépasser la finale de conférence?