On passe maintenant à la conférence Ouest, sans conteste la conférence avec le plus d'équipes présentant un niveau de jeu élévé. Si bien que le classement actuel ne sera vraisemblablement pas le classement de fin de saison, mais analysons tout de même les grandes lignes au travers les surprises et les déceptions qui se dégagent !
Comme dans la conférence Est, ressortent 3 surprises et 3 déceptions lorsque l'on prend le seuil arbitraire de 3 places de différence prono/classement réel.
Les surprisesLes
Mavs incarnent la plus grande surprise de cette conférence malgré un début de saison très poussif qui laissait penser que les GM avaient vu juste en les pronostiquant en moyenne 7éme de la conf. A mi saison, ils font mentir tout le monde en pointant en tête de la conférence !
On pensait leur secteur intérieur cramé, les TC successifs ayant amoché Brook Lopez et Al Jefferson, sans compter la perte du précieux Larry Sanders cet été tant bien que mal remplacé par Mason Plumlee..
Si les deux interieurs stars passent assez peu de temps sur le parquet (respectivement 33 et 31mpg), ils profitent bien de ces minutes en produisant dans tous les domaines avec une grande efficacité (50 et 52%). Paul George produit une nouvelle fois une SR de qualité mais les fans l'attendent toujours au tournant des PO, lui qui a tant de fois déçu à ce moment de la compétition : on se rappellera de son matchup contre Leonard qui a résulté sur une orgie en faveur du prodige des Rockets.
Finalement, ce qui semble véritablement faire la différence concerne la ligne arrière : si Tim Hardaway Jr est complet mais limité, la signature de Nando De Colo a fait un bien fou à l'équipe, lui qui fournit son efficacité et sa vista sur les postes de SG et PG. Cette vista vient s'ajouter à celle de Ricky Rubio qui, l'on s'en souvient, avait permis aux Mavs de franchir un cap l'an passé suite à son acquisition en provenance des Warriors grâce notamment à son ratio passe/turnovers/steals proche de la perfection.
Cependant, avec seulement 2ppg de différentiel, et très peu de victoires les séparant de leurs concurrents jusqu'à la 6éme-7éme place, les Mavs vont absolument devoir continuer sur cette lancée des dernières semaines s'ils veulent perdurer en tant que surprise de l'année.
Car par exemple figurent en 3éme position des
Warriors forts de leurs récents remaniements. On se doutait que l'arrivée de Curry à la free agency allait améliorer l'équipe (de lottery team à stop 7-8 selon les observateurs), mais les trades opérés par la suite ont fini d'assoir GS comme une nouvelle place forte de la conférence.
On peut critiquer Aaron Gordon sur bien des points, mais toujours est-il que sa venue a permis de combler les failles de l'équipe au rebond. Il supplée ainsi dans la raquette le sophomore DeAndre Ayton qui a explosé cet été et montre à tous les interieurs de la ligue sa puissance et son explosivité (18ppg 10rpg). Les trades ont aussi pu permettre de replacer Barnes en SF et Fournier en SG, composant une aile qui tient tout à fait la route.
Bien construite, l'équipe n'en reste pas moins dépendante de Stephen Curry qui assume parfaitement ses responsabilités. Autrefois dévolu à la gestion d'une équipe orientée inside (les Kings), Curry peut maintenant s'éclater derrière la ligne et réalise la meilleure saison de sa carrière au scoring (28ppg) mais aussi aux pourcentages avec un ahurissant 55% dont 54% à trois points ! A 30 ans il est au sommet de sa carrière et compte bien redonner à GS ses lettres de noblesses, eux qui ont durant de très nombreuses années été très decevants.
Enfin, nous notons que cet été viendra se poser la question Buddy Hield : 8ppg en 19mpg pour le sniper et peu de dollars dispo cet été, sa ressignature pourrait poser problème à GS s'il décide de tester le marché.
Viennent enfin
Utah, 3éme surprise de l'année, qui gagne eux aussi plus de 4 places au classement.
On se souviendra de la déconstruction du Jazz autrefois armés de joueurs tels Kevin Durant et James Harden. A l'issue de cette saison, on se souviendra aussi de leur reconstruction autour de Pascal Siakam et DeAron Fox.
Le staff a fait le choix fort d'entourer les jeunes de vétérans efficaces (Avery Bradley, Joachim Noah) et donc d'opter pour une reconstruction "à la Lakers" c'est à dire en visant la compétitivité. Grand bien leur en fasse puisque l'alchimie collective semble bien présente malgré quelques perfs irrégulieres, inevitables du fait de la jeunesse des Fox, Hunter (qui constitue une belle surprise à lui seul) ou autre Jarret Allen. On notera aussi la superbe saison de Pascal Siakam, participant du ASG grâce à son 20/9 de moyenne.
Il faudra maintenir veiller à ne pas relâcher la pression afin de participer à l'épopée post saison qui pourrait permettre, en outre de d'apporter de l'expérience aux jeunots, d'être tout à fait attractifs à la free agency lors de laquelle ils disposeront à priori d'une belle enveloppe.
Rapide balle en main, mais aussi mince et fin, on ne sait pas trop si Siakam est un PF ou SF. Positionné inside, il souffre parfois de problèmes de temps de jeu (31mpg) mais en dépit de cela produit des stats l'ayant propulsé All Star lors de sa 4eme saison NBA seulementLes déceptions Sans même procéder à cette analyse statistique, les
Kings sautent automatiquement aux yeux. Initialement prévus 3éme de la conf, les voilà 10éme. Les historiquement dominants Kings en équipe lottery...
Comment expliquer cet échec ? Il est clair que ça sentait le roussi à Sacramento suite au départ de Curry, mais très vite leurs ambitions de titre se sont ré-actualisés suite au don de Devin Booker (23ans) par les Raptors, dépités de voir Griffin s'envoler pour Boston. Cet effet domino a donc amené un véritable prodige à Sacto, remplaçant statistiquement Curry avec ses 27/5/5 à 52%. Monstrueux.
Seulement, ce qui constitue pour le moment un échec total des Kings nous en dit finalement peu sur Booker, et beaucoup plus sur l'importance d'avoir un meneur de qualité pour espérer jouer à haut niveau dans cette ligue. Les Kings pensaient avoir trouvé en Cory Joseph un gestionnaire correct qui serait bien supplée par un Bledsoe complémentaire, et à vrai dire tout le monde semblait le penser si l'on se fit au classement prédit. Seulement, cela semble véritablement constituer un facteur mortel pour les Kings. Ainsi, en dépit qu'à coté les Llove, Vucevic, Faried et même Biyombo produisent tout à fait honorablement ; des équipes "à trous" tels que les Nuggets présentent un meilleur bilan que les Kings.
Attention cependant à ne pas les enterrer trop vite car leur différentiel ppg/oppg est positif de +3, attestant de leur capacité récurrente à battre platement des adversaires, certainements sous les coups de butoir des Booker et Love qui, à la manière des KD ou des AD à l'Est, pourraient qualifier "à eux seuls" leur équipe en PO.
Devin Booker, de finaliste de conférence ayant fait jeu égal avec Jimmy Butler, à leader d'une équipe lottery ? Difficile d'y croire..!La seconde plus grande déception n'est pas les finalistes de conférence, mais les finalistes eux-mêmes ! Les
Spurs ont en effet connus un début de saison à des années lumières de leur standard, et du statut qui leur était attribué. Aujourd'hui, la différence est de 4 places mais il y a 2-3 semaines encore elle s'elevait à près de 10 places !
Les premières semaines ont en effet été très difficile pour SA malgré un effectif amélioré en interne par le biais des TC. Cependant, la tactique ne s'est pas avérée optimale tandis que les jeunes KP et Simmons "décevaient" quelque peu.
Recemment, le staff a entrepris de monter un trade afin d'ajouter un peu de dureté dans l'équipe, en la personne de Marcus Morris dont la présence s'avère bel et bien précieuse. Les Spurs sont sur une très bonne dynamique depuis ce deal qui a été doublé de reconfiguration tactiques, tel que Harden repositionné à la mène comme l'an passé. Il semblerait donc que nous retrouvions là les Spurs finalistes...La remontée en spot 1 est donc tout à fait possible et permettra à l'immense majorité des GM d'avoir donné le bon pronostique !
Enfin, nous terminerons sur le
Thunder. Onzièmes, hors PO, alors que pronostiqués 8éme. La deception est relative, mais a le merite de briser un mythe : dans une conférence hautement compétitive, le mythe du duo tout puissant ne tient pas. Lillard et Embiid sont en effet monstrueux mais le supporting cast ne tient tout simplement pas la route. Quelque part, une mauvaise saison d'OKC serait de bon augure pour le staff : récuperer un bon rookie pour ensuite procéder à la même tactique que l'an passé, à savoir le all in à la FA. Avec l'espoir que cette fois ci une troisième star rejoigne leur rang !