Comme l'an passé, on va procéder à une comparaison entre nos pronostics et les bilans à mi saison ! De quoi mettre en évidence quelques surprises et quelques déceptions.
Nous allons prendre le seuil arbitraire de 3 places de différence entre les prono et la réalité afin d'isoler les équipes à évoquer. On commence donc avec la conférence Est !
Tout d'abord, il convient de souligner la faiblesse historique de cette conférence. Je n'ai pas vérifié mais, de mémoire, jamais nous n'avons vu un si faible bilan pour un 4éme de conférence, ni un si faible bilan global. Le caractère aberrant de ces statistiques saute d'autant plus aux yeux lorsque l'on compare cette conférence avec la conférence Ouest, comme évoqué par SyrMelo dans le topic dédié aux réactions sur la SR.
Cette faiblesse générale a également un effet "pervers" qui est de maximiser le bilan des 3 équipes dominantes (Hornets, Knicks et Pacers) qui peuvent alors présenter des ratio impressionnants (de 70 à 85% de victoires) grâce aux multiples rencontres contre leurs nombreux et faibles adversaires de la conférence.
En matière d'écart prono/réalité, nous observons 3 surprises et 3 déceptions.
Les surprisesLa plus grande surprise est incarnée par les
Nets de Chris ! Bien aidés par la faiblesse de la conférence ayant pour effet de doper artificiellement leur bilan, cette équipe spot 4 n'est en réalité ni plus ni moins que la moins pire équipe parmi les nombreuses "mauvaises" qui composent la conférence.
Il n'en reste pas moins que la performance est belle dans la mesure ou ils étaient initialement pronostiqué 12éme en moyenne ! Ce succès est principalement lié à la présence de Goran Dragic, chapardé lors de la dernière FA, qui réalise sa deuxième meilleure saison en carrière. Relativement esseulé dans ce collectif certes profond mais encore jeune et immature, il peut ainsi placer les stats qu'il avait l'habitude de produire il y a 7 ans au sein des Miami Heat, équipe qui était elle aussi relativement pauvre en talent puisqu'ils n'avaient alors pas atteint les playoffs.
Autour du dragon slovène, une pléthore de jeunes et de rôles players qui apportent chacun leur pierre à l'édifice. Donovan Mitchell et Jaren Jackson peuvent tranquillement parfaire leur jeu, tandis que des briscards comme Crowder et Lopez défendent comme de beaux diables.
Avec 9 joueurs au dessus de 8ppg, le collectif qui s'était construit s'est néanmoins disloqué ces derniers jours à grand coup de trade. Les Nets savaient que le fossé était trop grand entre eux et les cadors de la conférence et ont préféré miser sur la jeunesse pour poursuivre leur plan de renconstruction. Exit donc Dragic, Crowder, Mbah et Lopez. De quoi sans doute les voir redescendre vers leur place initialement prédite !
Dragic va pouvoir jouer le titre avec Houston, chez qui il incarnera le 6th man de luxe dont les Rockets avaient bien besoin !Les deux autres surprises de la conférence sont ex aequo en matière d'écarts entre la place pronostiquée et la place réelle. Commençons par ceux qui contre toute attente lorgnent à la première place de la conférence : les Hornets !
Les GM voyaient les
Hornets un cran en dessous les leaders de la conférence, et leur propre GM ne croyait pas l'effectif capable de dépasser la 6éme place. C'etait oublier non seulement la faiblesse de la conférence, mais c'était aussi sous estimer l'alchimie qui s'est crée à Charlotte !
L'équipe ne présente en effet pas un effectif grandiloquent, avec notamment des rôles importants attribués à des 3éme rotations tels que Roy Hibbert ou Marcin Gortat. Mais comme bien souvent, le tout est bien plus que la somme des parties, et cette équipe a surfé sur la première moitié de saison. Etonnament, la raquette assurait l'essentiel tandis que Bynum déplacé de force en SF maintenait un niveau de jeu elevé. A cela est venu s'ajouter l'impressionnante efficacité de leur traction arrière avec un Bradley Beal en machine à sniper et surtout le nouvel arrivant Derrick Rose qui réalise la saison de sa vie. Echangé contre l'excellent John Wall, la pression était lourde pour Rose et le moins que l'on puisse dire c'est qu'il a les épaules pour la supporter : avec 28ppg 12apg 6rpg à 50% nous avons là parmi la plus belle ligne de stats jamais alignée par un meneur.
Cependant, le caractère peu orthodoxe de l'équipe a semble-t-il effrayé leur GM si bien qu'a été mis en place un trade afin de récuperer un "vrai SF" en la personne du pourtant limité Jabari Parker. Si le swap Oladipo/Beal ne devrait à priori pas trop se ressentir, la semaine post deal laisse une question ouverte : l'alchimie aurait elle été brisée ?
Viennent enfin les
Miami Heat en 3éme surprise de la conférence, eux aussi excédant de plus de 3 places le spot qui leur était réservé. Les voilà même playoffables ! Il ne faut pas crier victoire trop vite tant la saison est encore longue et tant l'habitude des vacances anticipées est ancré dans les moeurs du staff (le Heat n'a pas vu les playoffs depuis 23ans, c'est à dire depuis la naissance de leur meneur backup Dejounte Murray !).
On voyait pourtant Miami rejouer le même schema, et tout portait à croire qu'une énième non qualification était l'objectif assumé : Koufos qui les avait fait progresser l'an passé n'ayant vraisemblablement même pas reçu de proposition de ressignature cet été ! Mais la faiblesse de la conférence pourrait cette année permettre à Miami d'enfin jouer au minimum 4 matchs de post saison. Le contexte général de la conférence constitue donc une opportunité en or pour Miami, et les jeunes Levert, Bagley, Ball et Drummond ne demandent que ça pour progresser !
Les déceptions Trois déceptions se dégagent nettement dans cette conférence.
Tout d'abord les
Celtics de Boston avec près de 6 places d'écart. 12éme de la conférence alors qu'ils auraient, parait il, amplement pu jouer les PO, ils ont négativement surpris tout le monde.
Il faut dire que la présaison avait été encourageante avec des vétérans tels Melo qui semblaient bien en jambes. Malheureusement, les corps ne suivent pas le rythme et Melo peinent à jouer 30mpg, Roy ne tourne plus qu'à 13ppg, et même Chris Bosh s'est laissé allé cet été après l'obtention de ce qui s'averera peut-être bien son dernier titre. On notera que les Celtics nous avaient fait le coup inverse l'an passé : une présaison laissant entrevoir une couleur cramoisie des vétérans, pour ensuite enchainer sur une saison acceptable.
Cette fois ci, il semble que ce soit bel est bien cuit, malgré un Blake Griffin acquis cet été qui tente tant bien que mal de leur faire sortir la tête de l'eau. Il faut dire que la mène confiée aux rookies et l'aile occupée par le joueur de volleyball Budinger n'aident pas. Se pose maintenant la question du futur à Boston : ne disposant pas de leur pick de l'année prochaine, que feront-ils cet été après avoir ajouté un bon rookie aux côtés de Blake Griffin ?
L'autre importante déception qui semble ici plus relever de la contre-performance concerne les
Sixers. Comment être hors PO avec Kevin Durant dans son effectif, de surcroit dans cette très faible conférence Est ?
La réponse semble assez simple. D'une part, les Sixers n'ont pas été épargnés par les blessures (ce qui semble être une coutume chez eux!). D'autre part, l'effectif n'est pas correctement équilibré en témoigne la titularisation du rookie (pick 24) Nicollo Melli en pivot dès le début de SR ! Enfin, certains joueurs ont déçu individuellement, tel Julius Randle, trop limité ; ou encore Matys Tybulle qui avait pourtant montré de belles choses en présaison.
Le staff a alors procédé à quelques trades consistant à rééquilibrer et épaissir l'effectif, en bazardant Randle contre Boban et Clarkson. Les résultats semblent globalement bien meilleurs depuis cet ajustement, même si le coach cherche encore sa rotation optimale. Il ne faut donc pas faire une croix sur les 76ers cette année qui, par la simple présence de Kevin Durant, ne sera pas un adversaire facile à affronter dans une série de PO !
Au sommet de sa carrière, Kevin Durant réalise une saison de calibre MVP : 35ppg, 9rpg, 3apg à 49%. Insuffisant pour porter les Sixers en playoffs ?!Enfin, la troisième déception concerne les
Washington Wizards, que leur propre GM avait classé 1er de la conférence ! Pour sa défense, l'immense majorité des observateurs voyaient les Wizards en seconde position tant les ajustements de l'été semblaient pertinents. Malheureusement, la mayonnaise n'a pas pris et ils tombent finalement à la 6éme place. On notera l'embellie des dernières semaines suite aux changements tactiques de leur coach, qui laisse penser qu'ils seront en mesure d'aller chaparder le spot 4 (du fait également de la chute à venir des Nets).
Si les résultats collectifs s'améliorent de jour en jour donc, il n'en reste pas moins qu'au niveau individuel la saison restera entachée de quelques petites déceptions. Le staff espérait qu'un Trae Young, sophomore, briserait la norme de l'apprentissage progressif et s'imposerait comme cador dès cette année. Ce ne fut malheureusement pas le cas, quand dans le même temps le tout aussi jeune Jaylen Brown montre lui aussi ses limites malgré ses, lui aussi, très belles prédispositions. Parallèlement, les briscards ayant posé leur valise dans la capitale afin d'assurer un haut niveau de compétitivité péchent aussi de leur côté : Eric Gordon devient progressivement un spot up shooteur confortablement installé à 45 degré, tandis qu'il est chaque jour plus difficile pour Horford de lutter physiquement dans la peinture (32mpg, 42%).
Quoi qu'il en soit, l'équipe reste belle et, à l'image des Sixers, elle ne sera pas bonne à prendre en PO du fait de la simple présence d'Anthony Davis !