THUNDER UP !

Coup de tonnerre en NBA ! Après 41 saisons dans la ligue, et trois titres de champion (1979, 2000, 2001), une franchise historique disparaît. Malgré une popularité forte dans tout l'état de Washington, les Sonics quittent Seattle et sa KeyArena vieillissante que la ville refusait de rénover.

Direction Oklahoma City !


Capitale de l'Oklahoma, OKC est la plus grande ville des Grandes Plaines, cette gigantesque région semi-aride qui s'étend du Canada au Texas, à l'ouest des Rocheuses. C'est une ville d'environ 500,000 habitants au centre d'une métropole qui dépasse le million, traversée par la mythique route 66. Le climat est tout sauf facile : il peut faire horriblement chaud en été (44°C en août 2006) et aucune ville américaine ne subit plus de tornades.

Le Thunder est la première équipe professionnelle de basketball à s'installer dans l'Oklahoma. En fait, c'est la première fois dans son histoire qu'Oklahoma City dispose d'une équipe dans une des quatre ligues américaines majeures (NBA, NFL, NHL, MLB) ! Le territoire est vierge de tout passé mais pas de toute passion. Les habitants de la ville sont de très grands fans de basketball, comme le prouve l'engouement autour des l'équipe de l'Université d'Oklahoma. Fondés en 1908, les Sooners ont participé au Final Four à quatre reprises (1939, 1947, 1988, 2002).


En 1988, les Sooners sont portés par le meneur Mookie Blaylock, futur joueur NBA très solide et défenseur d'exception, et par l'ailier Stacey King. Ils s'inclinent de quatre points en finale NCAA face aux Kansas Jayhawks. En 2002, l'équipe ne compte aucune star : le leader de l'équipe est le futur meneur du Mans Hollis Price. Les Sooners perdent en demi-finale face à Missouri.

En 2008, la star des Sooners et le joueur le plus populaire à Oklahoma City est l'ailier Blake Griffin, qui sort juste d'une très solide saison freshman (14.7ppg à 57%, 9.1rpg). Dunkeur ultra spectaculaire qui soulève les foules, Griffin est attendu comme un des meilleurs joueurs de la NCAA l'année prochaine, et comme un top 3 pick de la draft 2009.


Le surnom Thunder a été privilégié aux choix suivants, également présélectionnés par le président Clay Bennett et le GM Sam Presti après des centaines de propositions faites par les fans : Energy, Wind, Marshalls, Barons et Bison (!). Le logo, simple et classique, est formé d'un bouclier frappé d'un ballon de basket et surmonté du mot "THUNDER" écrit en majuscule pour mettre en avant la puissance de ce mot. Le logo OKC est écrit de manière à donner une impression de vitesse et d'énergie.

Avec ce nom, la franchise affiche clairement sa volonté de jouer un basketball énergique et combatif. Pour la première saison du Thunder à OKC, la tête de gondole du projet sera Kevin Garnett, la superstar idéale pour diffuser cette énergie.

Alors...

THUNDER UP !

Après une seule saison de transition, achevée avec le premier choix de la superbe draft 2009, et une belle première année de construction, terminée par une défaite au match 7 en demi-finale de conférence, le Thunder s'impose à nouveau comme un sérieux candidat au titre !

Pour fêter ça, une série de présentation s'impose. Avant chaque vague, un des joueurs majeurs de l'équipe aura le droit à un portrait dans ces colonnes !

Et on commence par le vétéran de l'équipe, guerrier infatigable, combattant des raquettes, seigneur des panneaux, maître de la défense :


Ben Wallace, c'est :
- 14 saisons dans la ligue
- plus de 1100 matchs disputés
- près de 11500 rebonds pris
- plus de 3500 contres

Mais c'est aussi trois trophées prestigieux :
2004 - Sixth Man of the Year
2006 - Defensive Player of the Year
2008 - Defensive Player of the Year

Véritable globetrotter de la NBA, Big Ben n'a plus passé trois saisons d'affilée dans une équipe depuis ses trois premières années dans la ligue. Sa carrière est un véritable road trip : Los Angeles, Utah, Portland, Toronto, Milwaukee, Boston, Minneapolis, Miami et Oklahoma City ! Il en a profité pour remporter un titre de champion en 2005 avec les Celtics avant de connaître une défaite en finale l'année suivante avec les Wolves... face aux Celtics.

Ben Wallace sort également d'une saison 2009 exceptionnelle avec le Thunder :
2009 - All-Star Game Participant
2009 - All-Defensive Second Team

Il s'agissait tout simplement de la première participation de Big Ben au All Star Game... à 35 ans ! Et ce malgré des statistiques (8.4 points à 48%, 10.6 rebonds, 3.3 contres) peu impressionnantes sur le plan offensif. Suffisant pour convaincre le Thunder de lui offrir une énorme prolongation : 30 millions de dollars sur trois ans ! Il sera encore payé 10 millions de dollars à 38 ans, mais à moins qu'il prenne sa retraite d'ici là, ce ne sera pas trop cher payé. Il a encore prouvé cet été que l'âge n'avait pas de prise sur lui avec des training camps plus que solides : aucune baisse de niveau !

Et il a confirmé en présaison que ce n'était pas une illusion avec une première vague incroyablement solide : 15 rebonds et 7 contres face aux Kings, 14 rebonds et 4 contres face au Magic, 14 rebonds et 2 interceptions face aux Grizzlies... Avant de se blesser, ses statistiques étaient exceptionnelles : 7.2 points à 52%, 10.0 rebonds, 3.4 contres et 1.4 interceptions en cinq rencontres. La seule véritable question pour la saison qui vient est la suivante : pourra-t-il être aussi efficace en retrouvant un poste de pivot aux côtés d'Elton Brand ?


Si la présaison a soulevé une légère inquiétude, c'est concernant son temps de jeu : il est possible qu'à 36 ans, Ben Wallace ne soit plus capable de passer plus de 30 minutes par match sur le terrain. Heureusement, son back-up est plutôt solide puisqu'il s'agit d'un autre vétéran : Adonal Foyle. Malgré ses 35 ans, Foyle reste un excellent défenseur qui valait encore 9.0 rebonds et 2.1 contres de moyenne l'an dernier avec les Nuggets. Lui aussi a été excellent en présaison avec 4.4 points à 52%, 6.8 rebonds et 1.5 contres en 24.7 minutes. Il devrait donc pouvoir soulager Big Ben quand nécessaire !

Pour mettre un peu de perspective historique, si Ben Wallace a autant bougé c'est parcequ'il a tant déçu ! autrefois extrêmement irrégulier, gros fauteur, énorme arroseur, et cancre en maniement de balle, ce n'est qu'à 30/31ans qu'il s'est calmé et aguerri (comme souvent avec les intérieurs d'ailleurs). Ce n'est en effet qu'en 2004 qu'il a pour la première fois de sa carrière dépassé les 43% aux tirs (!).
L'an passé avec le Thunder, c'etait en quelque sorte la meilleure saison de sa carrière (avec celle réalisée avec Boston 3ans avant) : 2to, ce qui est très peu pour lui ; et 47.5% aux tirs, de très loin son record!

Saison qu'il a passé à 80% au Jazz. ^^^^

On continue avec la recrue phare de l'été, le nouveau franchise player du Thunder après 11 saisons passées dans le Colorado :


Elton Brand, ce sont des moyennes en carrières simplement exceptionnelles :
22.6 points (à 46% aux tirs), 11.9 rebonds, 2.7 passes, 1.8 contres et 1.0 interceptions !

C'est aussi un palmarès individuel long comme le bras :
2001 - All-Star Game Participant
2003 - All-Star Game Participant
2003 - All-League Third Team
2004 - All-Star Game Participant
2005 - All-Star Game Participant
2005 - All-League Third Team
2006 - All-Star Game Participant
2008 - All-Star Game Participant
2008 - All-League Second Team
2009 - All-Star Game Participant
2009 - All-League Third Team

Sur les neuf dernières saisons, il a ainsi participé à sept reprises au All Star Game malgré une très forte concurrence à son poste où Shawn Kemp, Kevin Garnett, Dirk Nowitzki, Antonio McDyess et bien d'autres ont fait le bonheure d'équipes de la conférence Ouest.

Ses deux dernières saisons à Denver ont été carrément monstrueuses : 26.6 points à 49% et 13.3 rebonds de moyenne en 2008, puis 25.8 points à 48% et 13.9 rebonds de moyenne en 2009 ! Deux saisons superbes récompensées en 2008 par la plus belle récompense individuelle de sa carrière, une sélection dans la All-League 2nd Team derrière l'indéboulonnable Tim Duncan. L'an dernier, il était encore dans la All-League 3rd Team derrière... Duncan et Garnett !

Ses deux rivaux ayant tous deux 34 ans, il n'est pas interdit de penser que l'heure de Brand arrive, d'autant que la relève ne semble pas vraiment émerger à l'intérieur. Son trade au Thunder, dans une équipe ambitieuse qui avait exactement besoin d'un joueur comme lui, est une occasion rêvée pour lui de s'imposer comme un des meilleurs joueurs de la ligue et peut-être même un candidat au titre de MVP. Le style fast outside qui est la marque de fabrique du Thunder depuis la draft de Stephen Curry lui convient à merveille : il a toujours couru et shooté aux Nuggets, et il ne perd pas trop au change en passant des caviars de Jason Kidd à ceux de Curry. La première vague de la saison a prouvé que les deux acolytes se trouvaient les yeux fermés, et Brand en a profité pour faire un chantier monstrueux avec notamment 31 points (à 11/25), 17 rebonds et 7 passes dans son duel très attendu face à LaMarcus Aldridge. Pour le moment, les chiffres sont fantastiques : 28.5 points (à 49%), 14.5 rebonds et 4.8 passes de moyenne !


S'il évite les problèmes de faute qui l'ont parfois embêté dans sa carrière, Brand devrait passer près de 40 minutes par match sur le parquet cette saison. Si ce n'est pas le cas, le Thunder peut toutefois s'appuyer sur un remplaçant solide en la personne d'Eddie Griffin. Malgré une carrière très décevante, Griffin peut clairement apporter et il l'a prouvé lors de la première vague avec 8.5 points (à 37%) et 9.3 rebonds de moyenne, alors qu'il dépannait sur plusieurs postes.

Bilan de la saison du Thunder : une saison régulière médiocre et des playoffs moyens, logiquement conclus par une défaite au match 7 des finales de conférence. Si le résultat final semble impressionnant, c'est simplement que la conférence Ouest était d'une telle médiocrité que ce sont finalement les Mavericks qui en sont sortis, pour se faire dominer sans contestation par les Pistons en finale NBA.

Malgré les investissements consentis, le Thunder n'y était pas.

Les coupables ?

D'abord Elton Brand. L'intérieur ne s'est jamais complètement imposé à Oklahoma City, alors qu'il avait été recruté pour devenir le franchise player de l'équipe - et parce qu'il était théoriquement à l'aise dans une attaque extérieure. Résultat : 21.7 points et 11.7 rebonds de moyenne, sa pire ligne statistique depuis 10 ans. En finale de conférence, encore pire : il se fait nettement dominer par... Carlos Boozer.

Richard Hamilton a été globalement médiocre (11.3ppg à 45% et 36% à trois points), à part aux interceptions, et peu à l'aise dans le style de jeu de l'équipe. Son playmaking a été particulièrement lamentable : 1.3 passes de moyenne en 32.3 minutes !

Ben Wallace a ressenti le poids des années. S'il est resté un des trois meilleurs contreurs de la ligue (3.2bpg), son temps de jeu a fortement diminué (27.4mpg) ainsi que, logiquement, ses chiffres de rebonds (9.1rpg). Et sa défense n'a pas été transcendante quand il s'est retrouvé face à Boozer.

D'autres ont été, heureusement, irréprochables.

Pour sa deuxième saison NBA, Stephen Curry a fait plus que confirmer ses débuts fracassants avec une saison incroyablement solide : 21.9 points à 47% et 41% à trois points, 8.7 passes, 1.6 interceptions et seulement 2.8 balles perdues. Malgré sa défense moyenne, il s'impose comme un des tout meilleurs meneurs de la ligue.

Son acolyte Al Harrington a été dans ses standards avec une saison tout aussi solide : 22.5 points à 46% et 40% à trois points, 6.3 rebonds, 3.2 passes, 1.4 interceptions et seulement 1.4 balles perdues.

Le vétéran Keith Van Horn a lui aussi été impeccable en attaque : 12.1 points à 47% et un superbe 45% à trois points, le tout en seulement 26.6 minutes.

Face à ces constats, la direction du Thunder n'a pas hésité à prendre des décisions.

La première décision a été radicale : Brand, désigné comme le principal responsable de l'échec de l'équipe et au cœur de tensions au sein du vestiaire, a été proposé à la moitié de la ligue ! L'objectif était d'obtenir un bon jeune et du cap.

Très vite, un accord a été trouvé avec les Grizzlies :
Brand + Hamilton vs pick #7 + Ray Allen !

La plupart des observateurs ont estimé que le trade était mauvais pour le Thunder, mais le départ de Brand a soulagé la direction, qui craignait de devoir payer les 83M$ restants sur son contrat après ses playoffs affreux. Hamilton n'était pas adapté au jeu de l'équipe, alors que Ray Allen, s'il reste et s'il conserve son niveau de l'an dernier, pourrait être une belle arme en troisième option.

Mais, surtout, ce n'est qu'un début !

D'autres trades sont à venir, dans les heures à venir...