Plus que 40 jours avant la fin de la saison. 40 où tout peut encore se jouer. Revenons sur les principaux faits marquants et interrogations légitimes.
Les Hornets, lottery pick ?Voilà une question qui aurait bien fait rire leur GM. Ainsi que la totalité des GM de la ligue puisque lors du rituel de pronostic pré saison, les pairs estimaient les Hornets entre la 1ere et la 3éme place de la terrible conférence Est. Pourtant, ce scénario surprise est en passe d'arriver. Les
Hornets sont 9éme de la conférence avec un bilan de
28W-25L.Quelle est la recette pour un tel désastre sans doute jamais vu dans l'histoire de la ligue ? Nous ne parvenons pas trop à cerner les raisons de cet échec cuisant, car si
Zydrunas Ilgauskas semblait bel et bien incarner le pivot (dans tout les sens du terme) de la formation de Caroline du Nord, il ne brille cependant pas plus que de coutume (
15ppg 10rpg 2.6blk à 42%) aux
Grizzlies en y étant pourtant moins bien entouré.
La faute à qui alors ?
Larry Hugues, principal joueur reçu en retour, joue juste et n'est pas à blamer. Mais
Terrel Brandon est cramé comme il l'avait laissé entrevoir l'an passé lors des matchups cruciaux. Aussi,
Emeka Okafor pourtant au centre des attentes déçoit : avec
14ppg à 42% alors que 3éme option et en focus inside, il n'est clairement pas au niveau titulaire. Trop tendre, trop frustre, trop jeune. Emporterait il avec lui toute son équipe dont les winners que sont Tim Duncan et Tracy McGrady ? On ne voit à la rédaction pas d'autres raisons tant l'effectif semble complet sur le papier...Heureusement pour eux, en végétant à la 9éme place ils sont toujours en course pour un spot de PO, mais la tâche sera ardue.
La bataille du 8éme spot
La bataille du Mordor...En effet, devant les Hornets figurent plusieurs équipes aux bilans relativement proches.
Ainsi, les
Knicks (
33W-22L) figurent pour le moment à la 4éme place mais sont amputés de leur star
Jerry Stackhouse jusqu'à la fin de la saison. L'effectif étant deja amputé de base (Banks et Navarro titulaires sur les lignes arrières...), on aurait pu croire que cette blessure engendrerait leur naufrage. C'était sans compter sur un
Kevin Garnett survolté qui évolue au niveau de Hakeem Olajuwon et Shawn Kemp dans leurs primes jeunesses :
32ppg 14rpg 5apg 2blk à 48%. Le MVP de la saison régulière si les Knicks se qualifie pour la post season. Mais une chute au profit des Hornets n'est donc pas à exclure tant l'effectif hormis KG est d'une laideur rarement vue pour un playoffable.
Kevin Garnett est catalogué "MVP looser" depuis le début de sa carrière. Et ce n'est pas prêt de changer.Derrière figurent les
Washington Bullets avec un bilan de
33W-23L. L'équipe de la capitale présente un effectif similaire aux deux saisons précédentes, menés par un
Yao dominateur. Mais n'oublions pas que lors de ces deux dernières années ils n'ont pas su ne serait-ce que penser s'imposer en playoffs (sortis deux fois par les Raptors 4-2 puis 4-1 avec des écarts conséquents). De quoi laisser une fois de plus de l'espoir aux Hornets.
Viennent ensuite les
Indiana Pacers qui présentent un bilan strictement égal. Si
Paul Pierce est l'équivalent de Kevin Garnett à l'aile (
30ppg 7rpg 3apg à 48%), l'effectif a bien trop de failles pour pouvoir n'avoir aucune inquiétude quant aux playoffs. Malgré un
Chauncey Billups qui maintient sa hausse de près de 100% au scoring depuis son transfert, les Pacers restent derniers de la ligue en terme de turnovers et comptent dans leurs rang les loyaux mais limités Stephen Jackson, Hedo Turkoglu et Sofoklis Schotsianitis. Ici encore, un adversaire à la portée des Hornets.
Le 7éme spot revient pour le moment aux
Chicago Bulls qui présentent eux aussi un bilan strictement égal, mais pour qui nous pouvons en revanche être un peu plus confiant. Si les problèmes financiers entourant l'arrivée de McDyess peuvent se regler, cette équipe de Chicago pourrait très bien être le poil à gratter de cette conférence Est. Un effectif dense, complet, complémentaire, bref, une équipe post-deal qui correspond aux standings de l'Est. Nous noterons au passage que, historiquement, les Bulls ont souvent pris avec grand plaisir ce rôle d'outsider tout au long des années 90 (époque Ron Harper et Scottie Pippen, souvenez vous). Compte tenu de l'homogéneité de l'Est entre la 4éme et la 9éme place, un top 4 pour les Bulls n'est cependant pas à exclure !
Avec 22ppg 8rpg 3apg à 44% 3pts, Rashard Lewis réalise la meilleure saison de sa carrière.Enfin, et c'est là l'opportunité la plus crédible pour les Hornets, figurent en 8éme place
les Nets de New Jersey (
33W-26L). Suite à leur bon début de saison, j'avais évoqué une sortie du top 8 dès la mi saison. Mais que nenni, les Nets ont bien résisté. Ils peuvent remercier le Heat de leur avoir envoyé
Al Harrington en l'échange du prospect (cependant payé au max) Tyson Chandler. Suite à ce deal, les Nets ont pu jouir d'un duo Baron Davis-Al Harrington tout à fait au niveau pour se battre pour un spot 8 à l'Est...Hélas, revers de la médaille, leur emblême
Larry Johnson a été annoncé indisponible jusqu'à la fin de l'année, voire même de sa carrière. Dans cette blessure réside peut être le salut des Hornets, bien plus que pour les autres équipes citées ci dessus. Les ex-champions de Charlotte bénéficient donc d'un coup du destin en leur faveur mais ils n'ont pas pour autant à tendre la main pour ramasser les bénéfices car les Nets sont réputés pour leur combativité, et un des épisodes de cette fin de saison sera peut être cette bataille à distance entre Nets et Hornets.
Pas de droit divinL'élu
Lebron James ne bénéficie visiblement pas de la faveur des dieux.
Sa 4éme saison dans la grande ligue sera peut être la 4éme fois qu'il sera en vacances anticipées...Irreprochable sur le plan personnel (
23ppg 6rpg 4apg 1blk, et même 84% aux LF contre 69% en rookie!), il semble peiner à créer une vraie cohésion au sein de son équipe. Pourtant, sur le papier, l'équipe de Cleveland est aux antipodes de ce qu'elle fut durant près de 10 saisons. Un effectif doublé sur tous les postes mêlant jeunes aux dents longues et joueurs expérimentés avec soif de prouver (Rip Hamilton, Mikki Moore, voire Nazr Mohammed), et pourtant ils stagnent à la 10éme position avec un bilan négatif de
29W-32L. Statistiquement les joueurs répondent présent mais leur faille majeur les empêche de viser plus haut :
Tony Parker et surtout
Rip Hamilton sont bien trop fébriles défensivement parlant. Ce problème pourrait être résolu avec le temps, mais en bénéficient-ils, du temps ? James, Chris Bosh, Kirk Hinrich et Mikkie Moore seront FA cet été. Peut être que ces saisons raccourcies depuis maintenant 10ans donneront à certain des envies d'ailleurs...!
L'Ouest en ruine
C'est encore pire que prévu. Le premier de la divison pacifique, et donc le 2éme de la conférence Ouest, serait lottery pick à l'Ouest. Du presque jamais vu depuis 16 ans.
Cette médriocrité de l'Ouest laisse même l'opportunité aux
Nuggets (
36W-17L), composés de seulement 3 joueurs (mais quels joueurs!), de penser très sérieusement aux finales de conférence.
Le reste des équipes, mis à part les
Wolves toujours en chefs de meute, est fait d'absence de symbiose, d'équipes en reconstructions ou d'équipe en ruine (ce qui n'est pas identique : l'équipe en ruine étant au stade 1 de la reconstruction).
Classifiables parmis les "manque de symbiose", nous pensons évidemment aux
Houston Rockets (
34W-21L). Le bilan n'est pas mauvais en soit mais puisqu'il a été réalisé à l'Ouest nous pouvons légitimement le considérer en deça de la statistique officielle. Le starting five est, sur le papier, peut être top3 de la ligue. Pourtant, l'effectif n'a presque pas changé depuis la saison passée, saison qui s'est soldée par une défaite de 1 point au match 7 des finales donc autrement dit par deux lancers franc du titre de champion ABN. Une équipe théoriquement dominatrice donc. Ce bilan SR très mitigé ne peut donc s'expliquer que par un manque d'entente entre les joueurs composant l'effectif.
Egalement, nous pouvons évoquer les
Portland Trailblazers. Si leur bilan moyen (
27W-26L) peut s'expliquer par la carrence de point guard tout au long de la saison (partiellement compensée par l'arrivée récente de Troy Hudson en provenance de GS), ceci reste indigne d'un effectif présentant dans ses rangs des stars comme Jermaine O'Neal, Vince Carter, Rasheed Wallace, voire le jeune Dwight Howard.
Ensuite, du fait de cette faiblesse de la conférence, certaines équipes en reconstructions peuvent se permettre d'être sous la lumière cette année.
Evidemment, les
Los Angeles Lakers viennent à l'esprit, eux qui ont séduit toute la ligue l'an passé. A 2 victoires de faire les playoffs grâce à leur collectif guerroyant incarnés par des Latrell Sprewell et Théo Rattlifs de tout les combats, ils ont lors de l'intersaison pu avancer d'un stade de plus dans leur projet de reconstruction en chapardant Amare Stoudemire aux tristes Spurs. Sans doute a-t-il donné des idées à Lebron James et Chris Bosh, mais il a surtout contribué à faire des Lakers une équipe entre plus attractives. Avec un bilan de
27W-28L ils sont pour le moment 8éme de leur conférence, et ce alors qu'ils sont pour le moment dénués de ligne arrière !
Les Sonics et
les Clippers viennent compléter le tableau de ces équipes en reconstructions prenant part à la bataille de la conférence Ouest. Ces deux équipes sont composés de jeunes ambitieux et talentueux, qui chaque année progréssent au point à ce moment même d'établir des bilans de
22W-31L, soit 9éme de la conférence.
Le nouveau duo phare des Lakers, prêt à regner sur la conférence Ouest pour encore 10ansBilans d'autant plus encourageant car devant eux figurent une des équipe de la 3éme catégorie, celle des équipes en ruine. Les
Mavericks sont pour le moment 8éme de la conférence grâce aux apports de leurs cadres historiques, mais ils ont entre temps décidé de faire table rase avant de mieux recommencer. A l'image des Warriors et du Jazz, ces équipes sont pour le moment en ruine : juste des gravats et la volonté de tout rebattir. De cette stratégie de terre brulée est né un monstre : les
Boston Celtics.
Les champions en titre à la reconquêteLe lien de causalité saute aux yeux : 5 des 7 joueurs majeurs des Celtics sont des anciens pilliers des équipes dorénavant en ruine. Les champions en titre ont fait leur marché parmi les morts.
Les Celtics avaient flairé que le doublé ne serait pas si facile. Ayant échappé à quelques points près d'une sortie au 1er tour contre NY ; puis ayant gagné toujours de peu la finale de conférence contre Toronto ; pour enfin finir sur un game 7 remporté de 1 point en finale contre Houston : ils ont entrepris de tout remanier afin de se donner plus de chance d'être favoris à leur propre succession. Le tanking des tristes équipes de la conférence Ouest leur aura ainsi bénéficié pour la majeur partie de leur effectif acquis à moindre cout. Le tanking ne fut cependant pas la seule condition de ce "moindre cout" puisque nous nous souviendrons que le Jazz a décidé de leguer Ethan Thomas et Ron Mercer en cadeaux complémentaires, et que les Mavs ont décidé de ne pas réclamer de pick dans le deal Garces. Ce sont bien ces "détails" habillement négociés qui ont permis aux Celtics de se constituer cette sublime épique qui est pour le moment sur une série folle de 15 victoires d'affilés.
Ce qu'il faudra regarderEn bref, voici ce qu'il faudra regarder dans ce dernier rush vers les playoffs :
Les Nets et les autres vont ils résister au retour des Hornets ? Ces derniers parviendront-ils à doubler plus d'une équipe ? Qui de Boston, Toronto ou Atlanta affronteront ils au premier tour ? Les Cavaliers parviendront ils à améliorer suffisement leur bilan pour être crédibles aux yeux de leurs futurs hall of famers ?
Les Mavericks feront ils malgré tout les playoffs, ou laisseront ils la place aux surprises que seraient alors les Clippers et les Sonics ? Les Nuggets avec leur 3 seuls joueurs parviendront ils à conserver ce statut de 2éme favoris de l'Ouest malgré les remaniements de Portland et de Phoenix, et le potentiel regain de forme des anciens finalistes les Rockets ?